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La convention collective des professeurs n'est pas responsable du marasme financier de l'UQAM. En réponse à l'éditorial de Paule des Rivières "Pauvre UQAM" paru dans Le Devoir du 7 février 2000.
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Communiqués14 février 2000La convention collective des professeurs n'est pas responsable du marasme financier de l'UQAM. En réponse à l'éditorial de Paule des Rivières "Pauvre UQAM" paru dans Le Devoir du 7 février 2000.Le Comité exécutif du SPUQ :Marc Lagana, Louis Gill, Pierre Lebuis, Frédérique Courtois, Brigitte Lefebvre Ce texte a été appuyé à l’unanimité par l’Assemblée générale du SPUQ, le 10 février 2000. En démissionnant parce qu’elle avait perdu la confiance et l’appui de la communauté universitaire et non seulement du corps professoral, la rectrice Paule Leduc a relié en partie la crise budgétaire de l’UQAM au définancement gouvernemental du réseau universitaire, mais elle a aussi désigné un autre coupable, la convention collective des professeurs, qu’il faudrait selon ses dires repenser de fond en comble. Ses propos sur notre soi-disant trop généreuse convention collective ont été immédiatement repris par le ministre de l’Éducation François Legault pour justifier son retard à amorcer le refinancement promis du réseau universitaire et à répondre enfin positivement à la demande légitime et maintes fois répétée de l’UQAM de redressement de sa base de financement selon les normes reconnues aux universités comparables. La convention collective du SPUQ serait donc en grande partie responsable de la crise financière actuelle de l’UQAM. Cette vision des choses a été d’emblée répercutée par certains journalistes qui y ont adhéré comme à un dogme au nom duquel ils ont prononcé à notre endroit une condamnation sans procès. L’éditorialiste Paule des Rivières en fait partie, laissant entendre que l’intransigeance syndicale empêche à l’UQAM l’arrivée d’indispensables changements. Mises au point budgétaires Clarifions d’abord la question du déficit budgétaire. Si on s’en remet aux chiffres qui viennent d’être déposés, la crise des finances de l’UQAM viendrait d’éclater, le déficit de 10 millions prévu en juin dernier pour l’année en cours ayant plus que doublé en seulement six mois pour atteindre le chiffre dramatique de 22 millions! Or, une analyse du budget révisé permet de constater qu’au moins 6 des 12 millions du déficit supplémentaire qui vient d’être dévoilé étaient déjà connus en juin dernier lors de la confection du budget, mais que l’administration a préféré enjoliver une situation qui ne fait qu’éclater aujourd’hui au grand jour avec les allures d’une crise qu’on n’aurait pas su prévoir. Sur les 6 autres millions de dépassement, seulement 665 000 $ sont attribuables à la convention collective des professeurs, à la suite d’une sentence arbitrale rendue à l’automne qui enjoignait l’administration de respecter une norme fixant le nombre moyen d’étudiants par cours. Un syndicat intransigeant? Prétendre que le syndicat des professeurs fait preuve d’intransigeance est un travestissement des faits. Pendant quatre années consécutives, de 1995-1996 à 1998-1999, de concert avec tous les corps d’emploi de l’UQAM, employés de soutien, chargés de cours et cadres, les professeurs ont généreusement contribué à des mesures d’économies, animés qu’ils étaient de la conviction de pouvoir ainsi, par des mesures annoncées comme temporaires, remettre l’Université sur la voie de la santé financière. La contribution professorale au cours de ces années a été chiffrée par lettre d’entente à 8,9 millions pour 1995-1996, 18,9 millions pour 1996-1997, 20,6 millions pour 1997-1998 et 19,6 millions pour 1998-1999. Même si elle n’est pas consignée dans une entente, la contribution professorale pour l’année en cours n’en est pas moins de 15 millions en économies réalisées par le dépassement de la moyenne cible et par le non-comblement de quelque 150 postes de professeurs réguliers, mesures, faut-il le rappeler, qui ont une incidence directe sur l’accroissement de la tâche professorale. Au total donc, 83 millions sur 5 ans. L’effort collectif de l’UQAM et en particulier de son corps professoral a été plus d’une fois loué publiquement par l’administration de l’Université. Mieux, il a été à quelques reprises cité en exemple par le premier ministre Bouchard lui-même. Mais qu’a-t-il donné comme résultat? Il n’aura réussi, il faut bien le constater, qu’à démontrer au gouvernement que l’UQAM pouvait s’accommoder d’un manque de fonds. Au cours de cette période, la subvention de base du gouvernement accordée à l’UQAM n’a cessé de s’éroder, passant de 176 à 136 millions $ de 1993-1994 à 1998-1999, soit une baisse de 23 %. En sept ans, l’UQAM a fait face à une réduction de ses revenus de l’ordre de 30 %. De 1994-1995 à 1999-2000, les dépenses de l’UQAM ont été radicalement diminuées, de 235,3 à 212,7 millions. Mais, au cours de la même période, ses revenus globaux ont diminué encore plus rapidement, de 237,4 à 202,7 millions. D’un surplus de 600 000 dollars en 1994-1995, nous avons en conséquence connu dès 1995-1996 un déficit budgétaire qui s’est creusé par la suite chaque année et ce, malgré les généreuses contributions de tous les corps d’emploi. Qui en est responsable? La convention collective des professeurs? L’intransigeance du SPUQ? Aux lecteurs d’en juger. Cette convention collective, dont aucune des clauses à incidence monétaire n’a été améliorée au cours des 10 dernières années, n’a jamais provoqué de déficit budgétaire. Ce dernier est apparu à partir de 1995-1996, à partir du moment où la réduction du financement gouvernemental a plongé cette université dans la crise. La cause du marasme est externe Non seulement sommes-nous en droit, mais nous avons l’obligation morale de le crier haut et fort : la cause du marasme est externe, pas interne. La cause du marasme est la politique gouvernementale qui saigne les universités et la nôtre en particulier. Ainsi donc, de l’avis de certains, nous serions privilégiés à l’UQAM. Des chiffres, têtus, sont là pour nous rappeler le contraire. L’UQAM en effet ne dispose globalement que de 78 % des ressources humaines par EEETP (étudiant en équivalence de temps plein), tant en ce qui concerne le personnel de soutien que le personnel enseignant, et reçoit une subvention qui est de 18 % inférieure à celle que reçoivent en moyenne les autres universités québécoises à vocation générale. Les compressions gouvernementales frappent toutes les universités, on le sait. L’UQAM toutefois souffre d’un double handicap, dans la mesure où on lui refuse, depuis la révision des normes de financement du ministère de l’Éducation intervenue en 1988, le réajustement auquel ont eu droit les autres universités, Bishop’s, Concordia, McGill et les HEC, alors considérées comme sous-financées. Établi à 4 millions de dollars par année, le montant cumulatif du manque à gagner atteignait 25 millions au début de 1998. Deux ans plus tard, en date d’aujourd’hui, on peut l’établir à 30 millions. La demande de redressement de la base de financement de l’UQAM est tellement fondée qu’elle a réuni en 1988 l’appui des recteurs des autres universités. Nous demandons aujourd’hui que justice soit enfin faite et que soient versées des sommes qui ont été retenues indûment depuis plus de dix ans. Ces 30 millions qui sont dus à l’UQAM permettraient d’effacer d’un trait le déficit accumulé de la fin de l’exercice en cours et de repartir à zéro. Au fait, quelle est donc la responsabilité de la convention collective du SPUQ dans ce déficit accumulé? Si nous avions bénéficié depuis 1988 du réajustement auquel nous avions droit, nous en serions aujourd’hui à un déficit accumulé égal à zéro, avec la convention collective en vigueur. Le Comité exécutif du SPUQ |
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